samedi 31 janvier 2015

Coups de coeur


 Vous avez aimé un roman, un poème, une bande dessinée, un manga... Faites-nous partager ce plaisir. Enregistrez vos critiques sur le réseau de l'établissement.  Les documentalistes publieront votre article. Bonnes lectures!

Miss Peregrine et les enfants particuliers par Ransom Riggs, Ed. Bayard jeunesse
 
  D'abord un bel objet, un papier de qualité. Ensuite de belles photographies, authentiques, elles proviennent d'archives de collectionneurs. Intriguantes, je les ai d'abord observées, voire détaillées : comment ne pas être interrogé face à cette petite qui lévite, face à ce garçon squelettique qui déploie une force immense, invisible aux yeux des mortels ? Les photographies en noir et blanc ponctuent ce livre qui nous plonge très vite dans un univers étrange.
L'histoire, celle de Jacob et de son grand-père Abe, nous emporte vers un monde à la frontière entre le réel et le fantastique. Suite au décès de son grand-père, Jacob remonte les traces d'un passé hors du commun, il découvre des personnages aux capacités hors du commun. Le lecteur chemine entre deux mondes pour comprendre la "chasse" aux Juifs durant la seconde guerre mondiale. Les thèmes de la différence, de l'enfermement, des persécutions qui en découlent sont traités de manière originale par le biais d'un personnage haut en couleur : Miss Peregrine. Ce premier roman laisse présager d'une suite... 
Marie-Jeanne Alès, professeur-documentaliste

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Ils ont voté !

La classe de 4eme3 a élu son roman préféré, à partir d'une sélection de 4 titres lus pendant l'année scolaire. Suite au débat et au vote, c'est Le Passage
roman de Louis Sachar, qui l'a emporté, avec 15 voix, 
suivi de :  
Sobibor (5 voix),
Peine Maximale (4 voix)
Je préfère qu'ils me croient mort (3 voix).





La classe de 6eme5 a élu son livre préféré, à partir d'une sélection qui comportait 4 titres, lus pendant l'année scolaire :

Ippon de J-H Oppel : 12 voix

Le baume du dragon de S. Gandolfi : 11 voix
L'enfant océan de J-C Moulevat : 4 voix
La fabrique des mots de E. Orsenna : aucune voix


Ippon 
Dehors règnent givre, verglas et brouillard. Mais Sébastien , 13 ans, s’en moque. En l’absence de ses parents invités dîner chez des amis, il regarde un match de foot avec Justine, l’étudiante censée le faire travailler. Une soirée sympa... jusqu’à la visite d’un dangereux intrus.





La classe de 6eme6 a voté ce jeudi sur la sélection des 4 titres, les résultats des 27 votants :
- Mon petit coeur imbécile de X-L Petit : 13 voix
- Les chiens de la presqu'île de A. Kalouaz  : 10 voix
- Kamo l'agence Babel de D. Pennac : 3 voix
- La 6eme de S. Morgenstern : 1 voix


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Holden, mon frère par Fanny Chiarello, Ed. Ecole des loisirs, (2013)
Kévin Pouchain est très mal dans sa peau : harcelé par les petits caïds de la cité, personne à qui se confier chez lui. A peine les repas terminés, sa mère met tout le monde dehors, et tant pis s'il fait froid. Ses séries télévisées américaines l'attendent. Lorsque le père est là - car il s'absente parfois quelques semaines sans prévenir - il faut nettoyer sa voiture, supporter le volume sonore de la télévision... Le froid mordant de l'hiver va conduire le jeune homme dans un lieu qu'il ne soupçonnait pas : "La bibliothèque, c'est le seul endroit chauffé où il ne faut rien payer [ p. 11]... et j'ai presque envie de dire merci, le soir, avant de quitter les lieux." A part le programme TV ou les dépliants Lidl, aucun livre chez Kévin. Son nouveau refuge lui offre alors une nouvelle trajectoire, tout doucement appuyée par la rencontre inattendue d'une vieille dame, mais aussi par les entrevues de Laurie, la tête de classe, très assidue de la bibliothèque. En conseillant à Kévin de lire "L'Attrappe-Coeurs", Irène ne se doute pas qu'elle lui ouvre les portes d'un monde nouveau, que le jeune garçon va non seulement découvrir le bonheur de lire, mais aussi "grandir", retrouver confiance en lui, "redécouvrir" aussi sa propre famille.
Une écriture pleine d'humour !

A lire si on le souhaite, plus difficile d'accès (plutôt en classe de 3eme), le roman 
que conseille Irène à Kévin dans le livre cité plus haut, on y retrouvera 
de multiples correspondances, à commencer par le froid mordant de l'hiver, 
à vous d'en trouver d'autres... 

L'Attrape-Coeurs de  J. D. Salinger (1951)
Le niveau de langue surprendra ! Mais on se lie très vite au narrateur, Holden Caulfield, jeune américain renvoyé de son établissement trois jours avant Noël. Refusant de rentrer chez lui, il fugue durant trois jours (le temps du roman), il erre dans New-York, dans central Park qu'il connaît par coeur, dans les bars. Ses multiples aventures, son attachement très fort à sa jeune soeur, montrent au lecteur sa peur de grandir, ses doutes, son agacement vis-à-vis des adultes qu'il ne comprend pas. Un Peter Pan moderne ?
Marie-Jeanne Alès, documentaliste

Les ailes de la sylphide, par Pascale Maret, Ed. Thierry Magnier, 2013
"La danse est tout pour Lucie, jouer le rôle de la sylphide dans le ballet serait le début de la consécration. Travaillant à corps perdu, elle en devient presque une créature de la forêt. Mais cette métamorphose semble cacher des blessures profondes et soigneusement tues par Lucie. Une vingtaine de pages avant la fin, l'auteure nous donne les clés de ce récit qui s'apparente parfois au genre fantastique; où l'on comprend  pourquoi Lucie s'invente un monde."
Captivant.
Marie-Jeanne Alès, documentaliste

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Cupidon Power, par Luc Blanvillain, Ed. Ecole des loisirs, 2013

Emma aimerait sortir avec Brice, celui qui “tente de faire pousser sur le sommet de son crâne une frêle petite crête qu’il nourrit au gel” (P.9) Louise en pince, on se demande comment... pour Thibault, le garçon au “semis d’acné qui ravage ses joues” (P.15) Autant de couples improbables qui se forment sur les cours de récrés, grâce au don du narrateur : émissaire de l’amour, il peut rendre les gens amoureux. L’ennui, c’est que cela ne fonctionne pas pour lui, faut-il alors dire adieu à la belle Célia Walkington ? Tant pis, il est bien décidé à profiter de la situation, recevoir divers avantages des élèves en échange des nouvelles formations de couples. Son nouveau statut va peut-être lui servir auprès de sa voisine, Mme Yvonne, offensée
par de petits jeunes sous sa fenêtre.

A travers une écriture dynamique, des descriptions très drôles, autant des situations que des personnages, le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la fin du récit. Des expressions comiques jalonnent le texte, comme des titres de chapitres “Dirty dancing” (chap.13). L’intrusion d’un auteur connu à travers le nom d’un élève “Adam Olivier”, les qualificatifs souvent savoureux des divers protagonistes, ajoutent à la richesse de l’écriture. On devine la connaissance du milieu collégien par l’auteur, on craque pour la justesse de son observation, on ne s’ennuie pas !
Marie-Jeanne Alès, documentaliste

A copier 100 fois, par Antoine Dole, éditions Sarbacane, 2013
PERCUTANT On retient son souffle durant la lecture des 56 pages de ce court roman. POIGNANT Le lecteur vit avec le narrateur (un jeune adolescents de 13 ans) les moments terribles de sa vie. Une petite bande de collégiens stupides, conduits par la méchanceté et le rejet de la différence s'acharne sur le jeune homme. L' ENFER Harcelé, humilié, traîné dans la boue, on n'ose croire à un tel déchaînement de violence. Le soutien de son amie Sarah reste insuffisant. Et lorsqu'il rentre "abîmé" dans l'appartement où il vit seul avec son père, le lecteur est à bout de souffle. Le père ne comprend pas. Les mots sont devenus si rares entre eux. Où trouver de l'aide lorsque la vie semble s'en aller? "Je soulève mon tee-shirt : mes côtes saillent sous la peau. J'ai perdu l'appétit, à force de manger des assiettes de silence et des bols de regards accusateurs à table avec Papa." L'adolescent n'est pas celui que son père voudrait qu'il soit, il est au bord du gouffre.

Un texte très fort sur le non-dit, sur l'incompréhension, la souffrance, la difficulté de devenir soi-même, d'affirmer son homosexualité à un âge déjà bien compliqué. Pas de morale dans ce livre mais une écriture chargée d'émotion qui fait réfléchir. A lire d'urgence !
Marie-Jeanne Alès, documentaliste



Venise.net par Thierry Maugenest (editions Liana Levi)
 
Un voyage dans la Venise du XVIeme siècle, une visite à la Scuola de San Rocco , une plongée au cœur des œuvres du Tintoret, l'un des plus grands artistes de la Renaissance italienne. Le lecteur assiste quasiment en direct à la genèse de ses œuvres, telle La montée au calvaire  : « Son dessin est achevé depuis la veille et il s'emploie maintenant à donner vie à ses formes humaines, par la lumière et la couleur ». Jeux d'ombres et de lumières, couleurs expressives pour des sujets bibliques : « Sur la droite, une source de lumière vient éclairer le corps du Christ qui se tient debout, face à Pilate. Dans le fond, en contrebas, se presse une foule anxieuse, contenue pas un soldat. Le drame se joue ici dans le regard. Le Messie, vertical, tout de blanc vêtu, superbe dans sa dignité et sa réserve, regarde vers le bas, tandis que son juge détourne les yeux, incapable de supporter une telle source lumineuse.» On ne saisit que mieux les grandes compositions du peintre, ses espaces mouvementés, son emploi du clair-obscur, ses corps en torsion révélant son admiration pour Michel-Ange.
Art de l'écriture, histoire de l'art, ce petit chef-d'oeuvre mêle les deux avec brio. L'écrivain conduit une intrigue érudite et mène le lecteur entre Renaissance et monde contemporain avec beaucoup de facilité. Petit roman palpitant jusqu'à la dernière page !
En savoir plus à la rubrique Club Lecture.
Marie-Jeanne Alès, documentaliste

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Victor Hugo par Brigitte Labbé, ed. Milan jeunesse, collection De vie en vie

  Pour une découverte rapide et complète de la vie et l'oeuvre immense de Victor Hugo. Un petit ouvrage biographique ponctué de poèmes qui donnent envie d'aller lire ou relire les textes. La production littéraire est prodigieuse : recueils, romans, tragédies. Victor Hugo écrit les tourments de son âme, il s'impose comme le grand romantique de son temps. Il défend les causes des faibles, s'engage par les mots dans le XIX eme siècle tourmenté. 
Très facile à lire, le texte est accompagné des belles illustrations de Jean-Pierre Joblin. Nombreux autres titres de la collection au CDI.
 Marie-Jeanne Alès, documentaliste
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 Une famille aux petits oignons par Jean-Philippe Arrou-Vignod
              Histoires des Jean-Quelque-Chose 
 Ils sont cinq garçons. Ils portent le même prénom, Jean, seule la lettre qui le suit change. Voici Jean A, Jean B, Jean C, Jean D, Jean F et oui, c'est plus simple. Ne vous inquiétez pas, ils sont tous les cinq bien différents. je devrais dire tous les six. Eh oui, une naissance est attendue. Et si c'était une petite fille ! Le papa et la maman des Jean vont devoir déménager, quelle histoire ! Mais maman est bien organisée et papa est bricoleur... Tout ira bien ou tout du moins presque bien... L'aventure est toujours au coin de la famille des Jean Quelque Chose. Accompagnez-les sans hésiter.
C'est peut-être un peu désuet, un tantinet vieille France, mais l'expression est soignée, vive et les histoires très ancrées dans la quotidien d'une époque dont il reste encore des traces présentes selon les familles.
                                                                                                                                                                         Me Alexandre, professeur de français
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 Monsieur Fugue par Liliane Atlan, ed. Ecole des loisirs, coll. théâtre
 Réalité ou fiction ? Le texte oscille entre deux mondes. L'histoire est ancrée dès le Premier Temps : "La bouche d'un égout. Les ruines d'un ghetto. Des barbelés. Des flammes." Et l'on suit quatre enfants qui n'ont plus l'air d'enfant, dans un décor irréel. Yossele, Raïssa, Iona et Abracha se trouvent dans un camion conduit par des soldats vêtus de vert. Où vont-ils? Le brouillard présent tout au long du trajet devient pesant, ce dernier semble interminable et devient très vite violent : coups de crosse, coups de cravache. Alors, pour tenter de vivre encore malgré l'extermination imminente, Grol, ancien soldat, devient monsieur Fugue. Il imagine pour les enfants plusieurs histoires, plusieurs vies : le mariage, le capitaine fou, la mer, la forêt... Jusqu'à leur arrivée à Bourg Pourri, les enfants auront vieilli, ils auront vécu.
Ainsi navigue-t-on sans cesse entre la vie et la mort, entre la cruauté et la poésie. L'auteur achemine le lecteur vers une fin tragique : Troisième Temps, Bourg Pourri ou la vallée des ossements. La référence au génocide des Juifs pendant la seconde guerre mondiale est claire; l'auteur nous rapelant ses propres blessures. Une pièce de théâtre particulièrement poignante dont on ne sort pas indemne, terriblement actuelle.
Marie-Jeanne Alès, documentaliste
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Le quatrième soupirail par Marie-Sabine Roger, ed. Thierry Magnier.
Le lecteur est, dès l'ouverture de ce sensible roman, emporté par le désir de Pablo de retrouver les lieux qui l'ont particulièrement marqués. Ce retour sur cette adolescence est une nécessité pour le lecteur. Dans une langue à la fois poétique et précise, l'auteur nous entraîne dans une page d'histoire pas toujours bien connue et pourtant très importante : le franquisme. Enfant, Pablo se moquait volontiers de son père qui tout le temps parlait de poésie jusqu'au jour où il découvre toute l'importance insoupçonnée de ces mots. Grâce à Rafaël le claudiquant et Nora sa femme, il part sur les traces dangereuses de son père. Où est-il retenu? Est-il toujours en vie? "J'aurais donné ma vie pour une certitude" cette phrase taraude Pablo qui subitement est propulsé dans le monde des adultes. Pablo le non-violent va entrer en résistance et il sait que sa vie est en danger. Qu'importe puisque c'est à ce prix qu'il retrouvera peut-être son père..."qui était un non-violent, qui donnait des mots à la révolte mais pas d'armes pour la nourrir". Il croyait en des lendemains différents. Le fils recherche alors le père dans la prison terrifiante de San Marco. Pablo le moqueur devient Pablo le courageux, un chemin que Marie-Sabine Roger nous invite à emprunter sans aucune hésitation.
Me Alexandre, professeur de français
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  Brise glace par Jean-Philippe Blondel, Ed. Actes Sud Junior
On ne le dira jamais assez, un titre de roman, c'est avant tout une accroche, une invitation à s'emparer d'un livre. Je suis tombée dans le panneau et ne le regrette pas ! 
Dès les premiers mots, le charme a agi : " Je regarde par la fenêtre la pluie qui s'abat sur la cour du lycée, je soupire." Ne me dîtes pas : "encore un roman autobiographique sur un ado esseulé". Vous n'y êtes pas du tout !  Philippe Blondel nous plonge dans la tête d'Aurélien le transparent, à priori sans histoire, sans ami aussi. Il a eu un "avant" dans lequel nous sommes propulsés grâce à une main tendue, surprenante, celle de Thibaud le joyeux. De cette belle amitié naîtra une reconstruction salvatrice qui refermera la glace brisée quelques années auparavant. L'écriture est belle et agréable à parcourir, à la fois sensible et pudique comme Aurélien, l'adolescent qui renaît.
Me Alexandre, professeur de français 
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 Ceux qui sauront par Pierre Bordage, Ed. Flammarion, 2012
 Jules Ferry ayant été condamné à mort en 1882, la loi qui aurait rendu l'école gratuite et obligatoire n'a jamais été votée. Nous sommes en 2008, Jean et Clara vivent dans un monde très différent du nôtre. Lui est un "cou noir", adolescent sans accès à la connaissance et qui travaille dans des domaines agricoles pour survivre et nourrir sa famille. Elle, est la fille d'un ministre du roi vivant dans l'abondance matérielle et le protocole sévère de la cour de Versailles. Tous deux refusent le destin qui leur est prévu et vont tenter de faire basculer le cours de leur vie. Dans ce roman, l'auteur a imaginé un passé différent qui a des conséquences importantes sur le présent, c'est le genre de l'uchronie : un non-temps, une époque qui n'aura jamais existé. Le plus : cette histoire brille par son originalité, l'uchronie est un des points forts du roman, les descriptions de ce monde sont très abordables et bien intégrées dans le récit, elles ne sont pas trop nombreuses pour ne pas lasser le lecteur. Autre point positif : le roman incite à réfléchir, à penser sur les choses et les faits qui nous entourent, il ouvre l'esprit vers des horizons que nous négligeons. Le moins : chaque chapitre alterne entre les deux personnages, le lecteur suit tantôt Jean, tantôt Clara. De plus, un élément nouveau apparaît à la fin de chaque histoire, on est proche des épisodes de séries. Le suspense est un peu exagéré, presque forcé. Le roman demeure cependant un livre de jeunesse haletant, idéal pour les amateurs de suspense et d'Histoire, un livre original et agréable à lire !
                                                                                                                                                          Tristan GUESDON, 3eme3

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La rédaction par Antonio Skármeta, album illustré par Alfonso Ruano  Ed. Syros

Ce soir-là, Pedro reçoit un ballon pour son anniversaire.
Il est un petit peu déçu car le ballon est un peu léger. Il rêve d'un vrai ballon en cuir !
A ses protestations, son père l'arrête d'un geste car, comme tous les soirs, il souhaite écouter les actualités à la radio. Les informations sont graves. Depuis un mois, les rues se sont remplies de militaires mais cela ennuie Pedro.
Un peu plus tard, en octobre, il joue avec les autres enfants du quartier. Il est très fier lorsqu'il marque un but magnifique ! Mais personne ne fait attention à lui, le père de Daniel sort de l'immeuble emmené de force par deux hommes armés de mitraillettes.
Pedro commence à poser des questions mais les réponses qu'il obtient autour de lui restent vagues.
Jusqu'au jour où, à l'école, la maîtresse entre en classe accompagnée d'un militaire. Celui-ci demande aux enfants de participer à un concours de rédaction commandé par le gouvernement. Le sujet de la rédaction : « ce que fait ma famille le soir ». Le premier prix sera remis en main propre par le général Perdomo.
Pedro se met à rêver : et s'il gagnait un vrai ballon en cuir grâce à sa rédaction ?
Cet album plein de pudeur montre à travers les yeux d'un enfant comment une dictature s'installe, implacable et sans état d'âme dans une petite ville. Le climat social est décrit avec finesse car l'essentiel n'est que suggéré et implicite dans cette histoire, ce qui la rend encore plus forte et plus oppressante. Le dessin sobre et réaliste participe à la montée de la tension et nous rappelle que cette histoire est bien plus qu'une fiction.
On peut retrouver, au CDI, plusieurs nouvelles de l'auteur, Antonio Skármeta, qui traitent de la dictature chilienne dans le recueil Le cycliste de San Cristobal.
Jocelyne Pincemin, documentaliste
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Un jour, ma vie s'est arrêtée par Catherine Leblanc
Ed. De La Martinière / Coll. Confessions
Lancée en 2003, la collection Confessions fait découvrir des auteurs qui expriment au plus près leur adolescence. 
C'est le choix de l'auteur, Catherine Leblanc, qui, au moyen d'une auto-fiction (l'héroïne s'appelle Manon dans le roman) nous livre sa vie de collégienne. Moqueries, humiliations, blessures, Manon ne supporte plus son physique, ni son poids que lui rappelle sans cesse sa mère. "-Laisse-moi tranquille ! Ça sert à rien tes régimes...", ni les cours d'éducation physique, un calvaire :  se cacher, aller à l'infirmerie. Tout au plus accepte-t-elle Tom, son jeune frère. Auprès de lui, elle se sent utile. Le dialogue semble rompu à la maison : une mère éreintée par son travail, un père peu bavard. Manon décide de quitter le collège se rendant tristement compte qu'on ne la remarque pas, devenant un fantôme...  
Le malaise, mal-être de la jeune fille est grandissant et ouvre la porte sur de nombreuses questions. Un événement imprévu lui permettra d'entrevoir des éléments de réponse, d'envisager la vie, sa vie, d'une autre façon.
Si le sujet de ce bref roman est grave, il évite le ton larmoyant : l'auteur donne les mots justes sur les maux de la jeune fille. Lecture et mise en page agréables, ponctuées de quelques phrases fortes, en couleur.

Marie-Jeanne Alès, documentaliste
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L'agneau qui ne voulait pas être un mouton par Didier Jean et Zad 
Ed. Syros / Amnesty international

Depuis toujours, les moutons broutent paisiblement dans le pré, têtes baissées, sans se poser de question. Quand le loup a emporté un mouton malade, aucun n'a protesté car on n'était pas malade. Quand le loup s'est attaqué au mouton noir, on n'a rien dit car on n' était pas noir. Quand  le loup s'en est pris au bélier, on s'est dit que notre tour allait bientôt arriver. Un troupeau qui ne semble pas réagir... Va-t-il s'en relever ? Qui aura le courage d'affronter ce loup sanguinaire? Qui va relever la tête, résister ?
Un album conseillé aux élèves de 6eme par le Ministère de l'éducation nationale, en lien avec la liste de lectures pour collégiens (rentrée 2012), mais à lire au-delà : les élèves de 3eme y verront un texte sur l'engagement, en témoigne le poème en fin d'ouvrage : 
"Quand ils sont venus chercher les Juifs
 je n'ai rien dit
car je n'étais pas Juif..."
                                                                                                                                                                        Marie-Jeanne Alès, documentaliste
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Lettre à mon ravisseur par Lucy Christopher,
Collection Scripto, Gallimard

"ça s'est passé comme ça. J'ai été volée dans un aéroport, enlevée à tout ce que je connaissais, tout ce qui était ma vie. Parachutée dans le sable et la chaleur. [..] Ceci est mon histoire, une histoire de survie, une lettre de nulle part."
Le ton est donné dès le début du roman : sous la forme d'une lettre, la jeune Gemma, 16 ans, dévoile peu à peu l'histoire de son enlèvementElle introduit alors le personnage clé du roman : le jeune Ty, un beau jeune homme de 24 ans. La peur au ventre, mille questions assaillent la jeune fille. Que lui veut-il? Que fait-il avec elle dans ce désert hostile? Entre colère, méfiance, peur, haine, désespoir, Gemma exprime ses sentiments au quotidien. Elle tente de s'enfuir, en vain; elle cesse de s'alimenter. Mais elle se rend vite à la réalité : sa seule chance de survie semble être de faire confiance à Ty. En sera-t-elle capable ?
Roman captivant que celui de la jeune auteur Lucy Christopher. Le lecteur s'identifie à Gemma sans difficulté et tente même de comprendre le jeune adulte, sans toutefois l'accepter. Le climat chaud, à la limite du supportable est fortement ressenti, il ajoute au dépaysement total du lecteur !

Marie-Jeanne Alès, documentaliste
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 Critique d'un album    LA VIE SANS PORTABLE 
                                                                             de Gep


« Sonia ouvre son cœur, prend des photos, écoute de la musique. Impossible de vivre sans son portable."  Imaginez-vous la vie sans portable ? Sans texto, sans vos musiques, ni vos photos ?

Eh bien, c'est à cela que va être confrontée Sonia, une ado ordinaire, l'héroïne du livre.
  • Le lecteur s'identifie très vite à l'héroïne. Sonia est très attachante.
  • Cet album fait référence au quotidien d'un adolescent : histoires amoureuses, histoires familiales, vie à l'école …
  • Ce livre nous fait réfléchir : Le portable est-il vraiment indispensable? Dormir avec? Manger avec ? Marcher avec? comme le fait Sonia … n'est-ce pas un peu trop ?... 
    Sarah A. 5eme3 _________________________________________________________________________

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